Texte d'Eugénie Dubreuil (professeur à la faculté des Lettres de Limoges où elle assure un cour sur la "peinture historique")
In L'Echo 1984 à propos de l'exposition Galerie Art Contemporain, Limoges.
Et l'or de leurs corps.
Le prétexte, c'est la recherche des Indes, l'arrivée dans un pays étranger, habité par des "Indiens", évidemment, un pays a la nature généreuse, forêt "vierge" aux fleurs et aux insectes de couleurs vives. C'est le voyage que, comme Américo Vespucci, Christophe Colomb, Cortès et Pizzaro le peintre Claude Plessier va faire en Amérique Latine. Il restera quatre ans dans l'"Argentine des Généraux" : découverte de l'or des caciques, de l'Inca et de ses idoles ou plutôt de ce qu'il en reste dans de rares musées.
Le texte, c'est celui de la "Très brève relation de la destruction des Indes", de Bartolomé de las Casas qui fut servi, enfant, par un esclave indien ramené à Séville par son père, compagnon de Cristophe Colomb, en 1493. L'enfant devenu grand veut, lui aussi, se rendre là-bas. Il y est ordonné prêtre, mais son habit ne l'empêche pas de découvrir l'horreur. Il en fait le récit en quelques brèves pages qui peuvent sembler très longues car elles sont la relation monotone d'un génocide opéré en quelques années. Corps doux sans défense et nus, contre corps d'aventuriers bien armés et têtes cupides sans aucune espèce de retenue humaine ni morale.
Après l'éditeur sévillan qui, le premier, fit paraître ce récit au XVIe siècle, François Maspero décide, il y a quelques années de le mettre dans toutes les poches, collection "La Découverte" la bien nommée. On y trouve aussi d'ailleurs "La relation de la conquête du Mexique" d'Hernan Cortès, un autre point de vue.
Claude Plessier lit quand il ne peint pas. Il lit aussi les romans de Gabriel Garcia Marques, écrivain colombien au réalisme magique, prix Nobel 1982. Les écrivains hispano-américains ont la plume baroque; les images flamboient, la liberté du verbe y nourrit une poésie qui mêle tous les plans, tous les genres.
La peinture de Claude Plessier est en complète sympathie avec cette véhémence non dépourvue d'humour. Les couleurs vives et fortes débordent des formes esquissées et agressent l'oeil dès qu'il découvre ce nouveau monde. Dure et délicieuse agression; le jaune d'or, le rouge vermillon, le bleu céleste, l'orange, le mauve, le vert vif des palmes sont soutenus par des bruns sombres tout terrestres. Des images se superposent comme dans une mémoire à la recherche des couches profondes du passé. Trois grandes toiles au format de peintures murales occupent l'espace de la galerie; « Du massacre de Cholula », « Le cacique Yuya Pari et son psychiatre », « Un autre capitaine très cruel ». D'autres toiles plus petites les accompagnent ainsi que des oeuvres plus anciennes peintes sur panneau de bois, à la manière des icônes. Il est étonnant de constater que cette mise en peinture a été réalisée plusieurs années après le retour de l'artiste dans son pays, comme si cette explosion de joie manifestée par les couleurs était le signe d'un bonheur qui permettait enfin à la vie de l'emporter sur la mort, de l'exorciser. Les personnages aux échelles différentes, les idoles dévorées, les insectes des forets, les chiens affamés participent d'une fantasmagorie hallucinée qui a l'audace rare, dans la peinture française contemporaine, d'oeuvrer dans l'histoire, et qui plus est dans l'histoire coloniale européenne.
C'est l'imaginaire qui lui donne cette audace et, grâce à son pouvoir, le peintre libéré d'une certaine emprise des constructions idéologiques voit nettement que les descendants des conquérants imposent toujours leur loi cruelle aux survivants indiens. Gauguin l'avait déjà remarqué en Polynésie lorsqu'il exaltait la couleur et la puissance sorties de l'imaginaire des Maoris.
La Figuration Libre pratiquée par Claude Plessier retrouve cette force, mais la raison s'est un peu perdue dans les méandres de l'introspection psychanalytique. Les rôles paraissent interchangeables, de courts moments de folie, et tout ce monde contradictoire participe, au fond, du même flux de vie où le rêve et l'imaginaire se mêlent. En attendant nous vivons encore de l'or de leurs corps. Claude Plessier ne cesse de nous le peindre.
Texto de Eugénie Dubreuil (profesor a la facultad de las Cartas de Limoges donde garantiza a un tribunal sobre la "pintura histórica")
En la ECHO 1984 con respecto a la exposición Galería Arte Contemporáneo, Limoges.
Y el oro de sus cuerpos.
El pretexto, es la búsqueda de India, la llegada en un país extranjero, habitado por "Indios", obviamente, un país tiene la
naturaleza generosa, bosque "virgen" a las flores y a los insectos de colores vivos. Es el viaje que, como Américo Vespucci, Christophe
Colomb, Cortès y Pizzaro el pintor Claude Plessier va a hacer en América Latina. Permanecerá cuatro años en la "Argentina de los
Generales": descubrimiento del oro de los caciques, del Inca y sus ídolos o más bien de lo que permanece en raros museos.
El texto, es el "muy de la breve relación de la destrucción de India", de Bartolomé de cansancio archivó que se sirvió, niño, por
un esclavo indio traído en Sevilla por su padre, a camarada de Cristophe Colomb, en 1493. el niño que se ha convertido en grande quiere, él también, volverse allí. Se pide allí a sacerdote, pero su ropa no le impide descubrir el horror. Él en realidad el relato en algunas breves páginas que pueden parecer muy largas ya que son la relación monótona de un genocidio operado en algunos años. Cuerpos suaves sin defensa y desnudos, contra cuerpos de aventureros bien armados y cabezas codiciosas sin ninguna especie de retención humana
ni moral.
Después del editor sévillan que, el primero, hizo parecer este relato al XVIe siglo, François Maspero decide, hace algunos años de
ponerlo en todos los bolsillos, colección "el Descubrimiento" el bien nombrado. Se se encuentra también por otra parte "la relación de la conquista de México" de Hernan Cortès, otra opinión.
Claude Plessier lee cuando no pinta. Lee también las novelas de Gabriel Garcia Marques, escritor colombiano al realismo mágico,
Premio Nobel 1982. Los escritores americanos hispano tienen la pluma barroca; las imágenes se arden, la libertad hay una poesía que
mezcla todos los planes, todas las clases.
La pintura de Claude Plessier está en completa simpatía con esta vehemencia no desprovista de humor. Los fuertes colores vivos y desbordan de las formas resumidas y atacan el ojo en cuanto descubra este nuevo mundo. Dura y deliciosa agresión; la yema de huevo de oro, el rojo bermellón, los azules celestial, la naranja, la malva, el verde vivo de las palmas son sostenidos por marrones oscuros muy terrestres. Imágenes se superponen como en una memoria en busca de las capas profundas del pasado. Tres grandes telas al formato de pinturas murales ocupan el espacio de la galería; "de la masacre de Cholula", "el cacique Yuya Apuesta y su psiquiatra", "Otro capitán muy cruel". Otras más pequeñas telas los acompañan así como obras
más antiguas pintadas sobre el panel de madera, a la manera de los iconos. Es asombroso constatar que esta puesta en pintura se realizó
varios años después de la vuelta del artista en su país, como si
esta explosión de alegría manifestada por los colores era la señal de una felicidad que permitía finalmente a la vida triunfar sobre la
muerte, de exorcizarlo. Los personajes a las escalas diferentes, los ídolos devoradas, los insectos de los taladros, los perros muertos de
hambre participan de una fantasmagoría alucinada que tiene la audacia rara, en la pintura francesa contemporánea, de trabajar en la historia, y que más está en la historia colonial europea.
Es el imaginario que le da esta audacia y, gracias a su poder, el pintor liberado de una determinada influencia de las construcciones
ideológicas ve claramente que el descendiente de los conquistadores imponen siempre su ley cruel a los supervivientes indios. Gauguin ya
lo había observado en Polinesia cuando exaltaba el color y la potencia salido del imaginaria del Maoris.
La Figuración Libre practicada por Claude Plessier encuentra esta fuerza, pero la razón un poco se perdió en los meandros de la
introspección psicoanalítica. Los papeles parecen intercambiables, cortos momentos de locura, y todo este mundo contradictorio participa, básicamente, del mismo flujo de vida donde el sueño y el imaginario se mezclan. Al esperar vivimos aún del oro de sus cuerpos. Claude Plessier no deja de pintárnos lo.
Text of Eugenie Dubreuil (professor with the Faculty of Arts of Limoges where it ensures a court on "historical painting")
In the Echo 1984 in connection with the exposure Gallery Contemporary art, Limoges.
And the gold of their bodies.
The pretext, it is the search of the Indies, the arrival in a foreign country, inhabited by "Indians", obviously, a country has generous
nature, "virgin" forest with the flowers and the insects of colors sharp. It is the voyage which, like Américo Vespucci, Christophe Colomb, Cortès and Pizzaro the painter Claude Plessier will make in Latin America. There will remain four years in "Argentina of the Generals": discovered gold of cacic, the INCA and its idols or rather of what it remains about it in rare museums.
The text, it is that of the "Very short relation of the destruction of the Indies", of Bartolomé of mow Casas which was been useful, child, by an Indian slave brought back to Seville by his/her father, companion of Cristophe Colomb, in 1493. The child become tall wants, him also, to go over there. He is ordered there priest, but its dress does not prevent it from discovering the horror. It makes of it the account on some short pages which can seem very long bus they are the monotonous relation of a genocide operated in a few years. Soft without defense and naked bodies, against body of adventurers well armed and covetous heads without any species with human reserve nor moral.
After the editor sévillan who, the first, made appear this account in XVIe century, François Maspero decides, a few years ago to put it in
all the pockets, collection "the Discovery" it named well. One finds there also besides "the relation of the conquest of Mexico" of Hernan
Cortès, another point of view.
Claude Plessier reads when it does not paint. He reads also the novels of Gabriel Garcia Marques, writer Colombian with magic realism, Nobel Prize 1982. The writers Spanish-American have the feather baroque; the images blaze, the freedom of the verb nourishes there a poetry which mixes all the plans, all the kinds.
The painting of Claude Plessier is in complete sympathy with this vehemence not deprived of humour. The colors sharp and strong overflow
of the outlined forms and attack the eye as soon as it discovers this new world. Hard and delicious aggression; gold the yellow, the red vermilion, celestial blue, the orange, the mauve, the sharp green of
the palms are supported by brown dark the very terrestrial ones. Images are superimposed as in a memory with the search of the deep layers of the past. Three large fabrics with the format of murals occupy the space of the gallery; "Of the massacre of Cholula", "cacic Yuya Bet and its psychiatrist", "Another very cruel captain". Other smaller fabrics accompany them as well as the older works painted on panel by wood, with the manner of the icons. It is
astonishing to note that this setting in painting was carried out several years after the return of the artist in his country, as if
this outburst of joy expressed by the colors were the sign of a happiness which finally made it possible the life to carry it on death, of the exorciser. The characters on different scales, the devoured gods, the insects of the drills, the famished dogs take part of a phantasmagoria hallucinated which has the rare audacity, in contemporary French painting, to work in the history, and which more is in the European colonial history.
It is the imaginary one which gives him this audacity and, thanks to its capacity, the released painter of a certain influence of
ideological constructions sees clearly that the descendant of the conquerors always impose their cruel law to the Indian survivors.
Gauguin had already noticed it in Polynesia when it exaltait the color and the power left imaginary Maoris.
The Free Figuration practised by Claude Plessier finds this force, but the reason was lost a little in the meanders of psychoanalytical introspection. The roles appear interchangeable, of short moments of
madness, and all this contradictory world takes part, at the bottom, of the same flow of life where the dream and the imaginary one mix.
While waiting we still live gold of their bodies. Claude Plessier does not cease painting it to us.
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